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 Quand les anges m'auront sorti de l'hôpital

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Quand les anges m'auront sorti de l'hôpital Vide
MessageSujet: Quand les anges m'auront sorti de l'hôpital   Quand les anges m'auront sorti de l'hôpital EmptyJeu 5 Aoû 2010 - 16:04


    Bonjour,

    Alors je viens de dénicher cette nouvelle sur le disque dur de mon amoureux. C'est assez récent, écrit pour l'école. Ce n'est cependant pas la version finalement, alors il est possible que je me répète ou que des fautes soient présentes. Je m'en excuse. Nous avions à écrire un pastiche de « Pauvre petit garçon ».

    Les contraintes étaient les suivantes :
    • Un minimum de cinq-cent mots.
    • La nouvelle doit expliquer pourquoi un personnage connu est devenu ce qu'il est devenu.
    • Le nom de la personne choisie ne doit pas être révélé avant la toute fin.


    Bonne chance pour deviner ! (:

    ___________________________________________

    Note : Lire les indications supplémentaires une fois la nouvelle terminée seulement.

    C’était le début de l’été et le jeune homme foulait, mystérieux, la grande allée oblique1. Sur le bord de la chaussée, les jardiniers de la ville avaient planté une horde de camélias roses qui, avec le temps, avaient séché au soleil2. Le marcheur, contraire à ses habitudes, ne leur accorda pas la moindre attention, perdu dans ses pensées.

    Ce jour-là, encore, il s’était battu avec son père. Oh, bien sûr, pas avec les poings, mais avec les mots. Son père, comme trop souvent, s’était empourpré de colères3.

    « Tu devrais te trouver un emploi plutôt que de fréquenter ces bohémiens ! » avait-il lancé, plein de mépris.

    Dans la bouche de son père, le mot « bohème » devenait une insulte, presque un blasphème. Il avait tenté d’ignorer les propos blessants mais, comme trop souvent, son tempérament sensible l’en avait empêché. Son père avait toujours dédaigné sa vie4 et, bien que cela soit devenu habituel qu’il le rudoie ainsi, cela le dérangeait chaque fois un peu plus.

    Fermant les yeux, le garçon réalisa soudain que l’allée dans laquelle il marchait était totalement déserte. Pourtant, il n’était pas si tard et Montréal n’était pas aussi morne en temps normal. C’était un de ces moments d’attente, morne et taciturne.5 Il ferma les yeux, seul et tourmenté, marchant toujours tout droit, jusqu’à ce qu’il entende quelqu’un crier sur sa gauche.

    « Jeune homme ! Venez ici tout de suite ! »

    La voix était forte et autoritaire, mais on y décelait quelque chose d’étrange, comme un tremblement; l’homme semblait inquiet. Lentement, le marcheur ouvrit les yeux, tournant la tête vers son interlocuteur. C’était un gendarme, et il courait vers lui aussi vite que ses courtes jambes et son surplus de poids le lui permettaient. Sans trop savoir pourquoi, le garçon se mit à courir, lui aussi, mais pas dans la direction du policier. Il courait en sens inverse, aussi vite que ses longues jambes fragiles le lui permettaient.

    Après quelques mètres à fendre l’air, le coureur commençait à s’épuiser. Il avait toujours préféré la littérature au sport ou aux travaux manuels, au grand dam de son pauvre père. Il allait ralentir la cadence quand ses yeux se posèrent sur quelque chose d’étrange. C’était un reflet, un reflet doré, qu’il n’avait aperçu qu’une fraction de seconde se refléter sur une clôture métallique non loin de là. Il n’entendait plus le gros homme courir derrière lui, et cela le rassura suffisamment pour qu’il ne s’arrête pas, continuant sur sa lancée, déterminé à découvrir l’origine de ce reflet insolite. Plus rapidement qu’il ne l’aurait cru, le jeune homme atteignit un tournant, et s’engagea dans une rue parallèle à l’étroite allée.

    Ses yeux s’agrandirent alors en une parodie d’étonnement remarquable, tirée de la meilleure des comédies. Au bout de la rue, des militaires, l’arme à la hanche, accompagnaient une poignée d’hommes en blouses blanches. Tous avaient les yeux rivés vers le ciel. Arrêtant net sa course folle, le curieux leva les yeux vers la source de tant d'attention et resta comme paralysé. Dans le ciel se profilait un énorme vaisseau d’or6. Le jeune homme estima que l’OVNI devait se trouver une borne plus haut, peut-être deux, et il avait tout de même l’air immense. Il resta là longuement, les forces interdites7. Un coup derrière la tête mit fin à sa contemplation. Le jeune homme sombrait dans l’inconscience.

    Une femme, vêtue de blanc, couru jusqu’au corps inanimé de la victime. Un homme qui portait l’uniforme traditionnel des soldats canadiens le maintenait debout, impassible.

    « Nous ne pouvons plus le laisser partir », marmonna la femme, l’air préoccupé.

    Elle secoua la tête et griffonna quelque chose sur un calepin noir avant de faire signe à ses collègues en blanc de la rejoindre.

    « On ne peut pas lui laisser toute sa tête, maintenant. Expliquer à notre supérieur ce qui s’est passé. Nous aurons besoin d’une prescription. Je veux que cet homme se retrouve dans un hôpital psychiatrique le plus tôt possible. Il ne doit se souvenir de rien. »

    À ce moment précis, le gendarme grassouillet apparut au coin de la rue, plein d’appréhension. La femme le fusilla du regard sans lui accorder une seule parole.

    « Comment s’appelle-t-il ? » demanda-t-elle au militaire, se penchant vers le corps du jeune assommé.

    L'homme de loi fronça les sourcils, plongeant sa main dans une poche de la veste du jeune homme. Il en retira une carte d’identité, peut-être un collège, il n’y fit pas attention.

    « Émile madame. Il s’appelle Émile Nelligan. »



1-Dans l’allée
2-Les camélias roses
3-Soirs d’octobre
4-La romance du vin
5-Prière du soir
6-Le vaisseau d’or
7-Le suicide d’Angel Valdor

___________________________________________

Certains amateurs de poésie, surtout les québécois, auront deviné que je parlais ici d'Émile Nelligan, qui a terminé sa vie dans un asile psychiatrique, encore jeune.

Ici, j'explique qu'il a été interné de force et drogué pour couvrir un secret d'état : un vaisseau spatial. (x
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Quand les anges m'auront sorti de l'hôpital

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