La classe titulaire
Nous nous levâmes en silence, accompagnés par un bruit doux et mélodieux. Jason partit prendre son petit-déjeuner tandis que j’allais quérir le journal que le facteur avait eu l’amabilité de déposer sous la porte. Le regardant à peine, je le pris et alla m’asseoir en face de Jason, qui le feuilleta habilement. Me concernant, je ne lisais jamais le journal, c’est un travail fastidieux et ennuyant. Je préférais de loin le journal télévisé du soir présenté par Claire Chasal, évidemment. Je baissai les yeux sur ma tasse de café toujours fumante et entendit le cri perçant que Jason poussa. Je le fixai longuement et il se résolut à répondre à mon air interrogateur :
« Quelle est ta classe principale ? -Moi ? La 4B, pourquoi ? -Plus maintenant, lis ça ! » Dit il d’un ton apeuré
Il me confia le journal, non sans hésitation, mais il se sentait obligé de m’informer. La nouvelle faisait les gros-titres et je n’eus pas à réfléchir longtemps pour deviner la cause de son embarras. Il me fixait toujours de ses yeux d’un bleu intense. Je me souvins alors de l’histoire qui avait mené à cet article de journal :
 Tout avait commencé un jeudi matin. Mon air réjoui les avaient conquis, mes belles paroles les avaient séduis et maintenant, voilà ce beau gâchis. Je leur avais annoncé que nous allions visiter un musée d’art abstrait très répandu dans lequel figuraient des tableaux de divers grands peintres. C’étai une opportunité à ne pas rater car les tarifs étaient au plus bas.
Un mois plus tard, j’observais le musée avec une joie non dissimulée, entourée de la quatrième B. Bien sur, la visite se déroula à merveille… Jusqu'à ce que le guide nous montra un tableau inachevé d’un peintre inconnu mais très talentueux. Je fus la première étonnée de la fascination qu’avait cette classe pour cette œuvre. Je les sentais plongés dans l’univers qu’était l’art. Ils étaient comme aspirés par la toile et se rapprochèrent de plus en plus. Ils avaient presque le nez collé à la peinture ; le spectacle de ces élèves était ahurissant.
Sortis du musée, nous rentrâmes tous au collège. Dans les jours qui suivirent/avaient suivis tous les professeurs parlaient du changement de comportement radical de la 4B. Les notes des élèves montaient en pic, les turbulents étaient calmés : Ils étaient comme hypnotisés. Nous ne nous en faisions pas car, après tout c’étaient aux professeurs que ce changement profitait et nous ne nous plaignions plus de cette classe, au contraire !
Je relevai les yeux vers Jason et dit d’une voix à peine audible par la peur :
« Il faut que j’aille quelque part ! A plus tard -Tu es sure que ça va ? -Oui »
Je sortis en courant d’air et prit le bus pour aller au musée. Une douce lueur de folie s’était allumée dans mes yeux et je ne vit pas le trajet passer. En descendant, je jetai à terre le journal, que j’avais toujours à la main et me dirigea vers les portes du musée, qui étaient grandes ouvertes. Je me rappelais précisément l’endroit où étais le tableau et ne tarda pas à y parvenir.
Aucun vigile ne m’empêcha de passer par-dessus la barrière qui me séparait de cette œuvre mystique. Je m’arrêtai soudainement alors que j’étais presque collée au tableau. En le regardant de mes yeux perçants, je pus mieux distinguer les coups de pinceaux, les couleurs vives … Il me semblait aussi que ce tableau était vivant, comme animé d’un phénomène étrange. Je sentis mon visage s’approcher de plus en plus de la surface lisse de l’œuvre, attiré par une force inconnue et poussé par on ne sait quel démon, jusqu'à le toucher et passer au travers. Mes folles hypothèses concernant ce tableau me paraissaient saugrenues mais ce tableau, la peinture qu’on y voyait, la splendeur qui s’en dégageait, était constitué des visages effrayés de mes élèves.



Camille Duquesne

N'ayant pas vu de sujet réservé aux commentaires, je me permets de répondre ici...

D'abord, la nouvelle est passionnante ! Ca me rappelle vaguement une histoire de tableau maudit dans lequel se trouve une maison, et dans cette maison une sorcière. L'ayant lue quand j'étais petite, je ne m'en rappelle plus exactement... L'as-tu déjà lue ? Ton histoire s'en rapproche légèrement, mais est néanmoins très différente.

Pour les dialogues, je me suis un peu embrouillée au début, même si j'ai vite fait de remarquer les tirets ^^ Tu devrais peut-être écrire de cette manière pour qu'on s'y retrouve plus facilement :

« - Quelle est ta classe principale ?
- Moi ? La 4B, pourquoi ?
- Plus maintenant, lis ça ! dit-il d'un ton apeuré. »

Je n'ai pas très bien compris ce qu'il était mis dans le journal pour que Jason en soit si effrayé ? L'héroïne termine son histoire après avoir vu l'article par "Les notes des élèves montaient en pic, les turbulents étaient calmés : Ils étaient comme hypnotisés. Nous ne nous en faisions pas car, après tout c’étaient aux professeurs que ce changement profitait et nous ne nous plaignions plus de cette classe, au contraire ! ". Y a-t-il une raison pour que cela passe dans le journal ? Qu'y a-t-il d'aussi affreux ? En terminant de cette manière, tu nous fais donc croire que l'article racontait le changement de comportement des élèves... mais est-ce une raison pour passer dans le journal ? Puisque ce pourrait être dû au hasard...

"Nous nous levâmes en silence, accompagnés par un bruit doux et mélodieux." Quel est ce bruit doux et mélodieux ?

Et je confirme ma première phrase : nouvelle passionnante.

Bonne continuation !

Non je n'ai pas lu cette nouvelle. L'idée m'est venue comme ça quand je pensais au Musée des Beaux-Arts à Lille. J'ai pensé à un tableau , je voulais faire une nouvelle avec un professeur et surtout : une chute (oui oui j'adore les chutes ) , donc ensuite j'ai brodé autour de ça et ma nouvelle est née.

Pour les dialogues , oui tu as raison c'est mieux comme ça. Au format Word , elle est présentée en paragraphes pour que ce soit plus aéré et les dialogues sont mieux présentés.

Ce qu'a lu Jason dans le journal c'est un article sur la disparition des élèves , je devrais peut-etre le préciser...mais je trouvais que ça créait un peu de suspense. Donc ce qu'il y a d'affreux c'est qu'ils aient disparu ^^

Le bruit doux et mélodieux...Eh bien c'est pour créer une atmosphère "détendue" , enfin je ne sais pas comment dire. En lisant ça moi je ferais comme si j'entendais ce bruit et je serais plutot détendue ^^ En fait , je parle là des bruits de tout les jours... Par exemple le tissu qu'on "froisse" , je ne sias pas comment dire xD

En tout cas merci beaucoup de m'avoir lue et merci de tes conseils !

Ah d'accord, j'avais mal compris au sujet du journal ! En fait, je pensais que les élèves étaient comme "remplacés" par un double qui n'était pas eux-même. Parce que tu parles d'élèves qui deviennent sages et qui ne sont plus du tout comme avant. Donc voilà, je pensais qu'ils étaient toujours là sans que ça soit eux, et qu'ils étaient, eux, dans le tableau... Grosse erreur =X

D'accord, ne t'en fais pas, je comprends, mais je trouve que tu devrais le préciser. Expliquer d'une certaine manière ce bruit mélodieux dont tu parles. Par exemple "les tintements de la cuillère contre la tasse de café émettaient un son doux et mélodieux"...

Enfin voilà (: Je lirai sans problème le reste un peu plus tard !

Ca fait un bout de temps que j'ai fait la nouvelle mais en fait , les élèves sont comme "hypnotisés" car ils pensent à ce tableau , ensuite on peut penser qu'ils vont tous au musée car ils sont fascinés par cette œuvre.
Mais je devrais le préciser aussi , je n'avais pas trop fais attention. ^^

Bn et bien a plus tard pour les autres nouvelles alors xD (T'a du boulot! ^^ )

j'ai eu un peu de mal également avec le discours. Et je n'avais pas compris que les élèves avait disparu =S
Mais l'histoire reste intéressante et très bien écrit à mon gôut

J'aime beaucoup ta nouvelle (moi aussi j'aime les chutes).

Je ne vais pas répéter ce qui à déjà été dit au sujet de l'histoire en elle même et de sa compréhension. J'ajouterai juste quelques remarques :
Je trouve le titre un peu bancal, il ne donne pas envie de lire... j'aurai plutôt parlé du tableau inachevé ou du "mystère de la classe 4B"
La nouvelle est particulièrement courte, je trouve presque dommage qu'on ai pas accès à plus d'informations comme des souvenirs de sa classe avant (elle peut revoir le jour de la rentrée en sirotant son café par exemple) personnellement, je trouverais presque plus choquant qu'on apprenne leur disparition après avoir eu une courte rétrospective des élèves avant et des élèves après. D'autant plus si elle s'est attachée à eux.
J'insisterai aussi plus sur son angoisse, son dialogue intérieur pendant la voiture (et si... non ce n'est pas possible.... il faut que je sois sûre)
Pour finir, j'inverserai deux morceaux de la fin : le moment où elle voit les visages effrayés des élèves et celui où elle bascule. Ce serait d'autant plus choquant de finir sur un "alors que je passais de l'autre côté." (mais il y a quoi de l'autre côté !?)

Je trouve en tout cas ta nouvelle super bien écrite, elle est fluide et facile à lire et mis à part le son étrange du début, il n'y a pas d'interrogation en suspens (sauf celle qui est voulue : que se passe-t-il de l'autre côté)

Bonne continuation

Ok merci beaucoup de ces conseils! Je vais bientot remanier la nouvelle ^^ Avec la rentrée c'est un peu difficile mais bon... Je vais prendre le temps