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 L'équilibre rompu

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L'équilibre rompu Vide
MessageSujet: L'équilibre rompu   L'équilibre rompu EmptyLun 16 Aoû 2010 - 13:55

Salutations !
Voici ma première nouvelle "libre" (faîte en dehors du cadre scolaire) en fait il s'agit de ma première véritable histoire je demande donc l'indulgence...
Les lieux et les personnages sont totalement fictifs mais on peut imaginer que l'histoire se déroule dans ce qui est notre Scandinavie.
Sur ce bonne lecture.

****************************************

Le 31 décembre 1999 à 23h59: débuta la fin.
Et pourtant, rien ne laissait présager ce qui allait arriver...


C'était une journée on ne peut plus banale: les oiseaux chantonnaient en accord avec le clapotis des vagues ; leur symphonie se répercutait dans toute la ville et la forêt qui la bordait. Au large de l'étendue azur se dressait fièrement, seul sur sa minuscule île l'imposant mont Faergën, volcan explosif au cœur d'une multitude de légendes bien qu'éteint depuis de nombreux siècles.
Dans ce paysage paisible et majestueux, isolée dans les terres glacées, était bâtie la ville de Varnesbürgh. Il s'agissait d'une commune paisible dont l'existence même était pratiquement inconnue, du moins jusqu'à ce fameux jour...

10h13. Une première secousse. Cependant personne ne s'en inquiéta, les tremblements de terre étaient choses fréquentes, après tout ils ne vivaient pas si loin d'un volcan dont les vibrations faisaient parties de leur quotidien.

10h28. Les sismographes s'agitèrent. Une seconde secousse d'une rare violence venait de se produire.
La mer était agitée comme jamais, de faibles crevasses se dessinaient un peu partout, des objets de toutes sortes jonchaient le sol, nombres d'arbres s'étaient courbés voir effondrés sous la pression, de même pour les réverbères et autres poteaux. Les animaux, s'ils ne s'étaient déjà enfuis, demeuraient anxieux et agités. Lorsque, quelques minutes après la dernière vibration, l'état d'alerte rouge fut déclaré, tous perdirent définitivement le sourire. Ce fut une véritable débandade. Les habitants couraient, gesticulaient en tous sens réunissant rapidement affaires et familles, se mêlant à la cohue, fuyant le plus loin possible de leur ville condamnée.

15h00. Plus un cris, plus un pas, plus un pleur, plus un son. Varnesbürgh s'était éteinte, morte et enterrée dans le cœur de ceux qu'elle avait jadis accueilli.

Dans un même temps, sur la plage un homme marchait, seul. Ses doigts endoloris par le froid effleuraient les roches de la falaise partiellement éboulée. Il caressa ainsi les ruines durant de longues minutes, son regard se perdant dans le bleu de l'océan.
« Pourquoi, pensa-t-il, pourquoi les choses devraient elles se passer comme ça ? »
Il s'approcha de l'eau à nouveau calme et limpide. Comment pouvait elle changer d'humeur si rapidement ?... Le jeune homme soupira, laissant un épais nuage de brume échapper à sa bouche. Puis, prit d'une soudaine nostalgie il observa son reflet: son teint, l'azur de ses yeux, même sa blondeur d'ordinaire si rayonnante, tout lui paraissait si terne à présent.
Il plongea sa main dans l'eau glacée puis laissa les gouttes filtrer entre ses doigts, souriant faiblement à la vue de ces larmes. Il jeta un dernier coup d'œil aux alentours et reprit sa route en longeant la mer. La tête basse, le dos voûté, le pas lent, il saisit de sa main toujours humide le médaillon de quartz blanc et d'aigue-marine qu'il arborait, et, le serrant fort, il porta son poing à ses lèvres silencieuses.

Au même moment, dans la forêt qui surplombait la plage une femme marchait, seule, caressant la cime des arbres abimés durant le séisme. Elle s'arrêta face au grand sapin, même lui n'avait pu résister... A la vue de cette scène la jeune femme fut prise d'un profond désarrois.
« Pourquoi, se demanda-t-elle, pourquoi cela nous arrive-t-il à nous ? »
Elle s'effondra dans l'herbe. Allongée sur son tapis de givre et de feuille dont la rousseur se confondait avec sa chevelure, elle ferma les yeux. Seul le grondement de la mer et les gifles du vent parvinrent jusqu'à ses oreilles. Elle rouvrit des yeux plus scintillants que les émeraudes et se releva lentement. Toute frissonnante, d'un pas mal assuré, un sourire d'une infime tristesse aux lèvres, elle saisit entres ses doigts croisés le pendentif de quartz blanc et d'aigue-marine qu'elle portait noué sous son épaisse écharpe de laine. La jeune femme reprit ainsi sa route ; courage, tout sera bientôt terminé...

20h48. La nuit était sombre avec pour seul lumière le cercle parfait de la lune et ses milles et une étoiles. Pourtant, assis au point culminant de la falaise, le jeune homme distinguait clairement le terrible mont Faergën. Etrangement il n'y avait pas eu d'autres séismes dans la journée, mais il sentait le grondement continu du volcan, le cataclysme ne saurait tarder.
« Tout le monde est déjà parti depuis longtemps. Que fais-tu ici ? »
Surpris, l'interpellé se retourna, il n'aurait jamais cru que quelqu'un d'autre puisse être resté, tout comme lui, dans cette ville condamnée.
La voix appartenait à une jeune fille à quelques pas de lui. Ses longs cheveux roux cascadaient sur son visage délicat aux grands yeux émeraudes, son écharpe massive et son long manteaux hivernal, elle devait avoir son âge. Il lui fit signe de le rejoindre tout en répondant.
« C'est une belle soirée pour mourir, non ? »
Cette réflexion la laissa silencieuse, à l'observer. Il avait l'allure sportive, de longues mèches blondes s'échappaient de son bonnet et encadraient un visage fin au yeux azurs plus profond que l'océan, mais ce qui interpela le plus la jeune fille fut le pendentif qu'il portait: du quartz blanc et de l'aigue-marine. Elle sourit.
« Ce doit être un coup de destin. »
Elle sortit son propre collier dissimulait jusqu'à lors par son écharpe. Le jeune homme sourit à son tour.
« Dans ce cas je suis heureux de ma destinée. Je m'appelle Ondjor, ravi de vous rencontrer belle demoiselle.
- Et flatteur avec ça ! Pour ma part je suis suis Jörvaine, enchantée. »
Les deux jeunes gens se mirent à discuter. Qu'il était agréable d'avoir quelqu'un qui vous comprenne ! Leurs familles respectives avaient fuit comme les autres pour une région lointaine. Mais eux étaient restés, ils ne voulaient pas, ils n'auraient pas pu continuer à vivre normalement sachant que ce à quoi ils tenaient le plus avait été détruit et surtout abandonné. Alors, ils avaient décidé de rester jusqu'au bout, on pouvait bien les croire fous, c'était leur choix et rien n'aurait pu les faire changer d'avis.
Ils continuèrent à parler de tout et de rien, parfois même ils riaient, ils avaient totalement oublié la situation critique dans laquelle ils se trouvaient.

23h42. La terre se mit à trembler. Jörvaine agrippa le bras de son compagnon, ça y est, la machine était en marche, on ne pouvait plus l'arrêter.
« Tu as peur ? lui demanda Ondjor souriant.
- Bien sûr, quelle question ! Et toi ?
- Pareil mais je ne regrette rien.
- ... Vraiment rien ?
Ondjor ne répondit pas, il savait où elle voulait en venir.
La terre grondait de plus en plus, le Faergën crachait d'horribles nuages noirs. Cependant Ondjor conservait son calme tandis que des pans de la falaises commençaient à céder. Il se plaça face à Jörvaine et posa sa main sur la joue glaciale de la jeune femme.
« Si seulement... Dans d'autres circonstances... commença-t-elle.
- Ne dis rien, notre histoire aurait été encore plus tragique... C'était notre destin. »

23h47. Le mont Faergën entra officiellement en éruption. Les séismes furent d'une violence inouïe tandis que les nuées ardentes pleuvaient sur la côte.
Cramponnée aux bras rassurant d'Ondjor, Jörvaine souriait elle aussi. C'était le moment, la déchéance, l'arrivée en enfer. Le ciel pleurait des larmes embrasaient, le courroux de Dame Nature s'abattait sur Varnesbürgh.

23h59. Le début de la fin avait clairement sonné: bienvenue au XXIème siècle.
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L'équilibre rompu

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