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 Naissance

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AuteurMessage
Aziliz
Esquive de Plume
Aziliz

Messages : 256
Date d'inscription : 02/05/2010
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SURNOM : 'Liz

Naissance Vide
MessageSujet: Naissance   Naissance EmptyDim 2 Mai 2010 - 13:53

Présentation : Voici un récit relativement court sur le thème de la naissance (fait pour un concours à la base, mais qui au final me tiens vraiment vraiment beaucoup à coeur.) C'est en vérité une lettre destinée aux trois personnes les plus marquantes de ma vie.

Naissance

C’est un moment inouï, incroyable. Si pur et pourtant si fragile. Intense et impalpable.

Tout a commencé lorsque j’ai plongé mes yeux dans les tiens. Tu avais ce sourire étrange que je t’ai toujours connu. Autant dans tes romans que dans la phrase que tu m’as offerte ce jour-là, j’ai senti la justesse de l’absolu. Tu vivais avec les mots. Comme te glissant dans une rivière tumultueuse, tu évitais avec passion les écueils et nageait avec ardeur. Tu te jouais du courant comme personne et tu trouvais attendrissant les bonds que je - que nous - faisions pour nous débattre dans l’eau. Comme une bouée de sauvetage, tes mots ont tiré mon cœur de la noyade.
« On n’écrit pas les histoires, nous ne faisons que les raconter »
Ce n’est pourtant qu’aujourd'hui, lorsque je tiens son corps encore frêle entre mes doigts, que je sens son pouls léger battre contre le mien, que je comprends le véritable sens de tes paroles. Et leur infinie justesse. Ma douce petite. Il m'arrive parfois encore de tenir contre mon cœur tes propres enfants. Ils sont déjà bien grands et, si tu n'es plus là pour veiller sur eux, sache que mes yeux ne les quittent plus. J'aime écouter ce qu'ils racontent avec l'oreille attentive de la mère que je ne suis pas encore - que je suis en train de devenir. Leurs mensonges ont le doux voile de la vérité.
Mon bébé ne parle pas encore, bien qu'il me réveille la nuit. Sans broncher, je me glisse à son chevet et le contemple grandir. Pas à pas. C'est un tel bonheur qui m'envahit lorsque je l'observe en silence que plus rien d'autre n'existe à mes yeux. Je songe parfois avec un sourire que, comme dans la chanson, j'ai fait un bébé toute seule, mais je sais bien que c'est faux. Il a la douceur de ta peau. J'aime le caresser du bout des doigts sur son petit ventre charnu et le sentir frissonner à ce contact. Parfois, il ouvre les yeux et je me plonge dans l'azur de son regard. Ton regard et sa douce violence. Je souris. Je suis heureuse de te retrouver à travers lui, de même que je retrouve ta douce insouciance et ta fragilité contenue.
Il est tout à mes yeux. Ma vie en plus petit. En plus beau aussi.
Pendant les longs moments qu'il passe, endormi contre mon cœur, je regarde le monde se mouvoir autour de moi. Personne ne semble le remarquer et pourtant je sais que tous ont senti son existence. Toi plus que les autres. Tu me connais trop bien pour ignorer que cela fait cinq ans si ce n'est plus que j'attends de la voir frémir entre mes doigts et que tous mes futurs semblent converger vers elle. Oui, elle, c'est une petite fille. Tu me demandes parfois comment elle se porte, et comme toujours, je te réponds qu'elle grandit, à son rythme. Tu me demandes plus souvent comment je vais. Tu t'inquiètes tellement pour moi, pour mon avenir, pour notre avenir. Tous ensembles.
Je t'aime. Et les mots sont faibles pour exprimer mes sentiments à ton égard. Ma gratitude, d'abord. Pour m'avoir soutenue et m'avoir guidée à chaque étape de ma vie. Pour avoir permis à cette petite fille de naître et surtout pour m'avoir permis de la voir grandir. Pour m'avoir fait changer. Et grandir. Mon bonheur aussi, de te savoir à mes côtés à chaque instant. De lire dans ton regard une compréhension, une complicité au-delà des mots. De savourer avec joie tes moments de délicatesse et de joie confuse. Un roman entier ne suffirait pas à tout te raconter. Mais qu'importe puisque tu sais déjà ce que j'ai dans le cœur et que personne - même pas elle - ne saurait y prendre ta place.
Tu sais, elle me réserve bien des surprises, cette petite. Aussi imprévisible que toi, elle se joue de sa pauvre maman comme un fétu de paille balayé par le vent. Et la comble de bonheur indicible. Je t'ai toujours tenu au courant de ses bêtises - mais je n'aime pas ce mot, il n'est pas totalement juste - pourtant je sais que tu ne la vois pas dans la globalité dans laquelle je la vois. Pour toi, ce n'est qu'une petite fille. Peut-être l'aînée d'une ribambelle d'autres. Ce n'est pas qu'une petite fille. C'est la plus belle. La plus douce aussi.
Je l'ai sentie bouger dans mon ventre il y a plusieurs mois de cela. Complètement prise au dépourvu je n'ai rien fait. Je ne pouvais pas l'empêcher de grandir et au fond de moi, je savais que j'en avais besoin. Que j'en avais envie. Je te l'ai caché longtemps, mais tu m'as démasquée un soir. "Qu’est-ce ?" avais-tu dit. Je m'étais contentée de m'empourprer et tu avais souri. Je ne t'ai rien révélé de ce que je savais alors. Je devinais déjà en elle la douceur de tes traits et la force de notre relation. Comme toutes les futures mamans, j'ai ensuite eue de drôles de lubies - et tu étais inquiet comme je ne t'avais jamais vu inquiet auparavant - des sautes d'humeur - que tu encaissais sans broncher, me remontant le moral lorsque j'étais en pleurs et me rassurant lorsque la peur me nouait l'estomac. J'ai commencé à te découvrir tel que tu étais vraiment. C'était plus beau qu'un rêve.
Je la voyais déjà, cette petite, à travers tes mots. Plus encore, à travers ton regard, tes yeux, tes étreintes, et chaque moment que nous passions ensemble. C'est dans un drôle de retour en arrière qu'elle me plonge et je revois nos meilleurs moments. Ce jour, pas si lointain, où tu as décrété que j'étais la femme de ta vie. Cet instant si violent et si doux où, pour la première fois, nos doigts se sont mêlés pour ne plus se lâcher. Ces longues heures à contempler le paysage sans rien dire, en laissant les accords de diamonds and rust se mêler aux sentiments étranges qui se tissaient entre nous. En nous.
Lentement, les mots ont commencé de couler en moi. Comme une rivière. Impossible à arrêter. J'ai senti son essence se fondre en moi. Au fond de mon âme, son cœur palpitait, lancinant battement qui rythmait mes phrases. La plume cours sur le papier avec la douceur d'une caresse. Lentement, je me libère de ce qui était prisonnier en moi. De cette petite fille si tendre et si câline qui sommeillait dans mon ventre. Je ferme les yeux, harassée par l'effort, et avec un bonheur inouï, son premier cri se fraye un chemin vers mes oreilles. Une larme coule sur ma joue et je serre contre mon cœur ce petit bout de moi - et de toi.
Ce petit bout de nous. Cette douce histoire d'une rencontre, d'une deuxième, d'une troisième. Cette histoire d'amour pur entre moi et vous trois. Entre moi et toi. Entre toi qui es parti, entre toi qui es toujours là, entre toi qui es un peu le chat, et un peu la souris. Entre la légende que les mots ont tissé en mon âme. Entre l'amie de toujours qui a su me faire croire en mes rêves. Entre l'insaisissable amour que la complicité et le temps rendent imbrisable. Une petite histoire de nous quatre réunis.
Je la regarde grandir et chaque jour, ses mots me semblent plus justes. Ce ne sont encore que des balbutiements, des essais infructueux pour se faire comprendre et pourtant. Avec un sourire, je passe mes doigts dans la frêle chevelure qui couvre son crâne d'enfant et, comme une vision d'avenir, un frisson d'expectative me parcours. Je ne sais pas si elle est vouée à une grande existence pleine de gloire. Qu'importe, dans mon cœur, elle restera toujours la plus belle, la plus douce, mais surtout la plus vraie de toutes mes histoires. Aziliz.

La nuit reprenait doucement ses droits sur la prairie, parant chaque brun d’herbe d’une ombre malicieuse, et distillant une inquiétante sérénité. Aziliz ouvrit sa fenêtre, offrant son visage à la caresse d’un vent capricieux, le seul à encore troubler -si tel est bien le mot- le silence instauré par la semi-obscurité. La jeune fille sauta souplement dans les hautes herbes.
Pareille à une ombre, elle se glissa avec délectation de l’autre côté du muret de pierres sèches qui cernait la ferme où elle travaillait depuis une dizaine de jours. Comme chaque nuit, son besoin de liberté reprenait le dessus. Elle disparut.
Le premier flocon de l’année vint mourir sur sa joue. Elle sourit en tournant son visage vers le ciel. C’était comme si les étoiles s’étaient décrochées de la voûte céleste pour tomber sur la prairie en une délicieuse poudreuse. Elle ouvrit les bras et offrit son être tout entier à la magnificence qui sévissait ici. Libre.
Libre. Ce mot résonnait, doux et pur, dans son âme. Libre. Il vibrait dans le chemin qu’elle suivait, depuis bientôt quatre ans. Libre.
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Naissance

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