C'était un soir de juin. Il dormait paisiblement en écoutant l'orage. Les gouttes s'acharnaient sur les vitres sans parvenir à le réveiller. Tout semblait arrêté dans la maison. Outre sa poitrine qui se gonflait et s'affaissait sur un rythme lent, tout était immobile. Comme concentré uniquement sur le sommeil si pur d'une si petite chose. Un délicieux bruit s'échappait de ses lèvres entrouvertes et ainsi roulé en boule, il devenait le centre du monde. Le centre de son monde.
Un monde de mystère que les grandes personnes ne peuvent pas connaître. Un monde de découverte et d'aventure. Un monde de peur aussi, un peu. Il a repoussé les couvertures sans se soucier du froid e il ne tressaille pas lorsque je me penche délicatement par dessus lui.

Je souris. Je n'ai aucune idée de ce qu'il pense. Je suis à des milliers de kilomètres de son monde et pourtant son cœur s'accorde au mien. Quelque part dans un monde, je sens un arc en ciel naître. Un arc en ciel de bonheur et d'harmonie. De couleurs et de mystères. D'hommes et de moins hommes.

Le chat ouvre les yeux, et le soleil qui y brille pare de milles feux les gouttes au dehors.