Le cheval - mouvements et psychologie
Les principales allures :Le pas : allure la plus lente du cheval qui garde toujours 3 membres en contact avec le sol. Vitesse moyenne : 6-7 km/h
Le trot : allure sautée, c'est à dire que le cheval ne touche plus le sol à certains moments. C'est une allure symétrique dans laquelle le cheval avance un diagonal puis l'autre. Allure d'excellence pour couvrir rapidement une grande distance car elle fatigue moins que le galop. Vitesse moyenne : 14-15 km/h.
Le galop : allure sautée dissymétrique, c'est à dire que le cheval n'effectue pas les mêmes mouvements à droite et à gauche. En conséquence, le cheval peut galoper de deux façons différentes : à droite ou à gauche. Les chevaux ont tendance à galoper plus facilement d'un côté que de l'autre.
En galopant à droite, le cheval tourne plus facilement à droite et inversement. Chez un jeune cheval peu travaillé, tourner à gauche en galopant à droite (ou l'inverse) est souvent problématique, soit que le cheval n'y arrive pas, soit qu'il a des problèmes d'allures (voir aubin et galop désuni).
Vitesse moyenne : 20 à 30 km/h (les chevaux de course peuvent faire des pointes à plus de 60km/h)
L'amble : dans cette allure, le cheval avance alternativement les membres du même côté (à l'instar des girafes ou des dromadaires). Cette allure était très prisée des dames quand le cheval servait encore de moyen de locomotion car elle est plus confortable que le pas et surtout le trot (voir haquenée).
De nos jours, il existe encore des chevaux ambleurs de course, qui vont presque aussi vite que les trotteurs.
Cette allure peut être naturelle ou apprise au cheval (selon ses prédispositions). Elle est cependant le plus souvent vue comme un défaut de dressage.
Défauts d'allure :Traquenard : trot désuni dans lequel les bipèdes diagonaux ne se posent pas de façon synchronisée (par anticipation des antérieurs ou des postérieurs). Ce défaut peut être dû à une allure trop vive ou un défaut de dressage. Cette allure fatigue énormément le cheval et l'use prématurément.
Aubin : le cheval galope des antérieurs et trotte des postérieurs ou l'inverse. Révèle souvent un maque de force ou une usure prématurée du cheval.
Galop désuni : le cheval galope à droite des antérieurs et à gauche des postérieurs (ou l'inverse). Ce problème survient notamment par manque de souplesse ou quand on demande à un jeune cheval de tourner à droite alors qu'il galope à gauche (ou l'inverse). Il change alors de pied mais seulement des antérieurs ou des postérieurs.
Cheval qui forge : le sabot du postérieur vient taper dans celui de l'antérieur, ce qui expose le cheval à des blessures (notamment s'il est ferré). La cause peut être la fatigue, une mauvaise ferrure, une mauvaise conformation du cheval. Ce défaut peut s'entendre clairement lorsque le cheval est ferré (bruit du choc des fers les uns contre les autres).
Allures et mouvements de dressage :Changement de pied : le cheval passe du galop à droite au galop à gauche ou inversement sans modification du rythme ou de la vitesse de l'allure. Le changement de pied peut être isolé ou être demandé tous les deux temps ou tous les temps.
Passage : allure issue du trot. Le cheval semble marquer un temps d'arrêt entre chaque temps du trot puis se propulse avec force davantage en hauteur que vers l'avant (le cheval doit cependant continuer d'avancer).
Piaffer : le cheval trotte sur place. Il ne doit ni avancer, ni reculer et sa puissance doit se traduire en mouvements verticaux. A noter que le cheval peut piaffer naturellement, notamment lorsqu'il est impatient de trotter ou galoper et que le cavalier (ou une personne à pied) le retient.
Galop sur place : le cheval galope sans avancer ni reculer et transforme son énergie en mouvement vertical. L'allure doit être préservée, tous les temps doivent être présents, y compris le temps de suspension.
Galop en arrière : le cheval galope de façon correcte mais le mouvement est dirigé vers l'arrière. Mouvement demandant énormément d'équilibre et de force chez le cheval et de tact chez le cavalier (très peu de cavaliers l'ont obtenu)
Pirouette : au pas, piaffer ou galop, le cheval tourne sur place en pivotant sur les postérieurs. La pirouette complète consiste à faire un tour complet mais une figure incomplète permet un changement de direction rapide.
Pirouette renversée : au pas, le cheval tourne sur place en pivotant sur les antérieurs.
Pas espagnol : le cheval marche en élevant les antérieurs à la verticale avant de les reposer.
Trot espagnol : idem que le pas espagnol mais au trot.
Cabrer : les antérieurs quittent le sol et le cheval se dresse plus ou moins haut, campé sur ses deux postérieurs.
Courbette : dérivé du cabrer dans lequel le cheval garde les antérieurs ployés et joints. On essaye de faire tenir cette position le plus longtemps possible au cheval.
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Courbette viennoise : en position de courbette, le cheval saute en avant sans que les antérieurs ne touchent le sol.
Pesade : dérivé du cabrer ressemblant à la courbette mais tenu moins longtemps.
Ruade : le cheval s'appuie sur ses antérieurs et lance ses postérieurs en arrière. Mouvement naturel de défense du cheval qui peut être appris sur commande et utilisé en situation de combat.
Croupade : dérivé de la ruade dans laquelle le cheval monte au maximum l'arrière main avant de lancer une ruade énergique en étendant au maximum les membres postérieurs.
Terre à terre : forme de galop à 2 temps dans lequel le cheval passe alternativement des antérieurs aux postérieurs par petits sauts. Cet air sert à préparer le cheval pour différents sauts d'école.
Cabriole : Le cheval saute et lorsqu'il est en l'air, décroche une ruade énergique, postérieurs tendus. Air dérivé des mouvements de combat visant à toucher l'ennemi plus en hauteur qu'avec la croupade.
Notes sur le cheval de combat (destrier) et les chevaux du Moyen-Age:Beaucoup d'airs de dressage et de haute école actuels sont issus des mouvements nécessaires à un excellent cheval de combat. Cependant ils ont été épurés pour un effet esthétique et un aspect plus contrôlé du cheval. Peu à peu ils ont perdu de leur utilité guerrière pour devenir un travail en soi.
Avant la renaissance, les guerriers se souciaient surtout de l'aspect pratique du dressage. Le cheval devait reporter son poids sur l'arrière main afin d'être plus maniable, de pouvoir virer rapidement, bondir à la moindre demande, se cabrer ou ruer facilement s'il l'avait appris. Le cavalier pouvait apprendre à son cheval à mordre ou battre des antérieurs quand il se cabrait. Les ruades et cabrioles visaient surtout à blesser l'ennemi et non à effectuer un mouvement parfait.
Au Moyen-Age, le bon cheval de combat était relativement grand (relativement car la taille moyenne des chevaux était de l'ordre d'1m30) et massif pour supporter son cavalier. Il devait être fort et musclé tout en restant relativement souple et rapide. Cette conformation n'est pas compatible avec l'endurance ! Les chevaliers ne montaient donc pas les mêmes chevaux pour combattre et pour se déplacer.
Le dressage de ces montures était obtenu essentiellement par la force et la contrainte, avec un matériel qui peut nous sembler bien barbare (éperons de taille impressionnante, mors cloutés etc.). Il ne faut pas oublier que les chevaux pouvaient être terrorisés lors des combats et seule la force brutale permettait de les maintenir sur le champ de bataille. Ces chevaux étaient bien souvent des étalons en raison de leur sang chaud et de leur agressivité.
Le destrier était également un cheval utilisé pour les joutes. Plus il était puissant, plus son chevalier avait de chances de désarçonner son adversaire.
Au final, il faut savoir que les batailles rangées étaient rares à cette époque et bien souvent les destriers n'étaient pas utilisés, car es chevaliers préféraient monter des chevaux plus rapides pour des raids ou des sièges.
A la fin du moyen-âge, les chevaliers descendaient de cheval pour se battre et les chevaux se sont alors allégés, servant surtout à la reconnaissance, au pistage et au déplacement.
Moins impressionnant et moins coûteux que les destriers étaient les
coursiers, utilisés pour les batailles rudes (pour leur plus grande endurance) et pour la chasse.
Le
roussin était un cheval moins prestigieux utilisé pour l'apprentissage de l'équitation et de l'art de la guerre. Il était également la monture des hommes d'armes, des châtelains et des chevaliers les plus pauvres. Le roussin pouvait également servir aux poursuites rapides car son modèle était plus léger.
Le
palefroi était un cheval prestigieux prisé des nobles et des chevaliers de haut rang pour l'équitation, la chasse et les cérémonies. L'amble était recherché chez ces chevaux pour son confort et sa relative rapidité.
L'
haquenée était un cheval doux, le plus souvent une jument, allant l'amble et fréquemment monté par les dames.